Ala suite d'une dénonciation, Jean Hoen est arrêté le 1er mars 1943 pour faits de résistance et transféré à Compiègne avant d'être déporté, le 1er septembre 1943, dans le camp qui a longtemps symbolisé l'enfer concentrationnaire nazi. A Buchenwald, il s'efforce de tenir, clandestinement, un journal qu'il nourrit des informations que ses camarades lui transmettent.
Menuisier ébéniste de formation, éditeur juridique durant l’entre-deux-guerres, Hoen ne cherche pas à faire œuvre littéraire, il n’entend céder ni à la grandiloquence ni à l’émotion. Il veut avant tout décrire l’effroyable réalité du Konzentrationslager Buchenwald (KLB) en étant le plus exact possible. Sur ce point, son récit apporte du neuf, en montrant la double réalité des camps. A bien des égards, Buchenwald ressemble à un bagne ordinaire où la faim, le froid et le travail forcé scandent un morne quotidien. Les détenus cherchent à se nourrir par tous les moyens, se rendent - moyennant finances - au cinéma du camp, essaient d’échapper aux commandos les plus durs, animent des trafics de toutes sortes, se partagent (ou non) les colis. Autant de réalités qui ont marqué les prisons et autres pénitenciers. Mais le nazisme a, dans le même temps, profondément modelé ces lieux d’internement. Par une perversité diabolique, il confie la gestion du camp aux kapos qui font régner un ordre de fer ; il inflige aux détenus d’interminables et inutiles appels ; il veille avec un soin maniaque à la propreté d