A la fin du mois, la Belgique aura son Poète national, nommé pour deux ans. Il est bien temps ! Ce pays n'existe plus beaucoup, peut-être qu'un petit coup de Superglue poétique arrivera à ressouder les communautés francophone et néerlandophone. Car le Poète national devra écrire «au minimum six poèmes par an sur diverses thématiques de la Belgique» et verra ses productions traduites dans les trois langues du pays, car il y a l'allemand aussi. On a hâte.
Le premier Poète national était néerlandophone : il s'appelle Charles Ducal. Impossible pour l'heure de trouver sur la Toile le moindre de ses travaux adapté en français. Il faut s'en remettre à la traduction automatique. Cela donne par exemple : «L'impuissance de mon amour pour faire une photo / qui fait son indélébile / non pas comme une image pour obtenir son retour / mais comme quelque chose qui n'existe pas.» Pas mal. On aimerait connaître, dans cette saisissante image, les parts respectives de la licence poétique et de la balourdise informatique.
Ducal et la traduction Google écrivent aussi : «C'est mon amour. Ils ne me tourmentent pas / elle me donne la fièvre / Elle est belle, mais pas dans le miroir / sa viande n'est pas un mot.» C'est plus expérimental, mais cela passe à peu près. On ne sait qui «ils» sont, mais l'apparition inopinée de la viande est un bonheur.
Le futur Poète national et notre assistance informatique embarquée nous proposent encore : «Une vie écrit sa p