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Libération
Spécial BD

Au sixième jour, Dieu passa l’aspi

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Angoulême 2014dossier
Winshluss s’attaque aux Ecritures.
publié le 29 janvier 2014 à 17h06

Au deuxième chapitre, Dieu fut fatigué. Winshluss l’a figuré triangulaire, gros œil poché au-dessus d’une aspirine effervescente. Déjà, au sixième jour, c’était pas terrible, son aspirateur était bouché, car Dieu nettoie après avoir bricolé. Et avec la saleté qui reste, il avait fabriqué l’homme à son image,

«avec de la poussière, ce qui est assez balèze».

De fait, Adam, tas de balayures hébété, ne ressemble pas du tout à Dieu :

«C’est complètement foiré»,

admet le Père.

Quatre ans après son album Pinocchio (Fauve d'Or à Angoulême) et trois ans après Poulet aux prunes, film coréalisé avec Marjane Satrapi sous son vrai nom de Vincent Paronnaud, Winshluss s'attaque à la Bible. Pour ce faire, un intercesseur (car le livre, beau, cartonné, est encore une fois comme un recueil de contes défaits), saint Franky, «patron des amateurs de houblon et de bandes dessinées», nous raconte les principaux épisodes du Livre saint. Qu'on se rassure cependant, Dieu et ses saints ne carburent pas qu'à la bière. Il y a aussi de la tequila, des champis et de la purée de pois chiches.

Winshluss se livre à un hilarant travail voltairien, relisant les Ecritures à la lumière de l'histoire et de la société contemporaine. Ainsi Gabriel est-il le bon copain ado qui va brancher les meufs de la part de Dieu, tandis que les Rois mages offrent aux parents du divin enfant un kit antimasturbation et que Jean Baptiste devient prof d'aquagym dans le Jourdain. Avec sa méthod