Quatre yeux, un masque, deux scalpels… ah non, zut, ce sont des plumes (à dessin), mais l’ambiance sent tellement le sang qu’on s’était laissé aller à divaguer en voyant la page de garde d’
Opus
. En plus, ça commence au milieu de la série, avec le résumé des précédents épisodes, mais on a beau retourner la couverture dans tous les sens, il y a bien indiqué «numéro un» dessus. Normal, mise en abyme oblige, le héros d’
Opus
est mangaka, auteur d’une série intitulée
Résonance
, il s’appelle Nagai Chikara et ce sont ses planches qu’on est en train de lire, pas la BD
Opus
(vous suivez ?). On passe peu après aux esquisses, puis au bureau de l’éditeur et, de là, chez Chikara, avec son assistant. C’est une histoire qui se délite en avançant. Mais un jour, Chikara tombe dans un de ses dessins et nous voilà en train de lire
Résonance Opus,
un palimpseste touffu où l’auteur fraye avec ses propres personnages. Le fait qu’il connaisse le scénario d’avance va-t-il le tirer d’affaire (ça canarde beaucoup par ici) ? Pas forcément, surtout si le script est bien ficelé. Il y a des jours où l’on regrette d’avoir été bon.
L'autre problème est que le héros de Résonance, Rin, a décidé de ne pas mourir comme l'avait prévu Chikara : il garde jalousement la case représentant son décès sous son coude, ce qui lui permet de narguer son ennemi, le Masque. L'héroïne, Satoko, contrairement à son comparse Rin, ne prend que peu à peu conscience qu'elle est un per