Avec
Automobile Club d’Egypte,
Alaa el-Aswany signe son troisième roman et sans doute son œuvre la plus aboutie. Fidèle au principe qui a fait le succès de ses précédents ouvrages, il peint avec maîtrise, tendresse et humour un monde qui change et chamboule des destins individuels qui, à leur tour, transforment ce monde. A la fin des années 40, l’Egypte est sous domination britannique et le brave Abdelaziz, notable ruiné de Haute-Egypte, n’a d’autre choix que de s’exiler au Caire pour s’engager comme serviteur dans le prestigieux Automobile Club d’Egypte. Là, dans ce lieu de toutes les débauches administré par le colon Wright, le roi Farouk passe ses soirées à jouer au poker tandis que Kwo, chef des domestiques, fait régner la terreur. Dehors, la colère gronde et les partis clandestins s’organisent. Quel est le prix de la révolte ou de la soumission ? Entre les lignes, c’est à cette question tragique et lancinante que se trouvent confrontés, chacun à son niveau, chacun à sa façon, les nombreux personnages du roman. A commencer par la femme et les enfants d’Abdelaziz, Raqia la fidèle, Saïd le cupide, Kamel le juste, Saliha la studieuse et Mahmoud l’innocent, piliers d’une comédie humaine où s’entrechoquent des employés serviles, une Anglaise rebelle, un prince extravagant, un mari violent, une mamma sensuelle et de vieilles dames en mal d’amour.
Pourquoi ce choix de centrer votre roman autour de l’Automobile Club d’Egypte ?
Depuis Balzac, on sait qu'un lieu est bien plus qu'un lieu et porte en lui tout un univers social. Il y a longtemps que je pen