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Critique

Journal de Leningrad

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Une adolescente raconte le siège de 1941.
Une photo de classe de 1941 avec Lena Moukhina au dernier rang (troisième en partant de la gauche). (Photo Azbuka. AFP)
publié le 12 février 2014 à 17h36
(mis à jour le 18 février 2014 à 12h42)

Le Journal de Léna est un journal intime tenu par Léna Moukhina, 16 ans, en 1941 et 1942, pendant le siège de Leningrad (Saint-Pétersbourg), au cours duquel 700 000 civils sont morts de faim. Comme des centaines d’autres, ce journal avait été déposé dans les archives de Leningrad dans les années 60. Il y a été trouvé par un historien russe qui l’a fait éditer en 2011.

Avec une grande précision, Léna décrit sa vie de lycéenne naïve, enthousiaste, idéaliste et un peu polarde. Elle vit avec «maman Léna» et la vieille Aka qui lui tient lieu de grand-mère. Léna a les préoccupations d'une jeune Soviétique ordinaire : les amies, les amourettes, les cours et les profs. Mais aussi la guerre et la politique, qu'elle commente avec le sérieux de son âge. Quand le «camarade Molotov» annonce la guerre avec l'Allemagne, elle note : «La pire des choses auxquelles on pouvait s'attendre a eu lieu. Nous vaincrons, mais cette victoire ne sera pas facile.»

C’est le début des bombardements, la vie reste presque normale. Léna se couche à 5 heures pour réviser son cours de littérature, elle s’intéresse à un certain Vovka, se demande si elle lui plaît, se désole de ne pas avoir de vraie amie, décide de travailler pour s’acheter des vêtements à la mode. En arrière-plan, la ville de Leningrad, ses palais, ses parcs, ses théâtres, mais aussi ses hôpitaux, ses comités de quartiers et ses alertes aériennes.

Les semaines passent. Léna est en