Menu
Libération
chronique

«L’Ironie du sort», le cheveu et la coïncidence

Article réservé aux abonnés
publié le 19 février 2014 à 17h06

L'Ironie du sort est un livre qui va à toute vitesse. On pourrait dire que c'est un polar d'un genre très spécial, qui présente une enquête en accéléré et où il ne s'agit pas de découvrir quelque élément d'abord caché de l'intrigue mais ce qu'est ontologiquement une enquête. «C'est un genre de conte fantastique où tout est pourtant véridique et quand bien même on y établirait assez solidement, diverses calamités à l'appui, que le réel n'est pas un conte de fées, ou que c'est un conte à dormir debout», dit Didier da Silva, né en 1973, de son propre livre.

Le lecteur est pris dans un tourbillon de faits qui se révèlent des coïncidences et, toujours selon l'auteur mais on agrée à son appréciation, «peuvent engendrer tout à la fois le rire, l'incrédulité, la foi, une fascination proche de la folie, voire une légère paranoïa (on s'en amusera)». C'est un roman bref et épique dont le souffle ne se dément pas quoiqu'il soit constitué d'une érudition hors du commun qui n'est pas toujours considérée comme le meilleur page turner. La culture n'y est jamais cuistrerie, bien au contraire, elle est une pure narration, la plus passionnante des intrigues. Tous les arts s'allient, y compris l'assassinat dont on sait depuis Thomas de Quincey (qui intervient dans le roman) qu'il peut être considéré comme l'un d'eux, pour visiter d'une originale manière l'histoire du monde moderne.

Le texte commence sur un fait divers de 1924 qui a justement inspiré Alfred Hitc