Récits
Christophe Fiat La Comtesse
Mariée en 1919 à Paris, quinze jours avant ses 20 ans, Sophie de Ségur achète un château en Normandie. «Comme elle est heureuse, le temps passe vite et, sept ans plus tard, elle a mis au monde six enfants.» L'aîné, Gaston, qui devient prêtre, perd la vue. Sophie s'en aperçoit. «Alors, elle pleure et elle sombre dans un chagrin infini. Elle croyait qu'elle allait exploser à cause des infidélités de son mari et, soudain, c'est son fils qui lui révèle son âme slave.» La comtesse de Ségur, née Rostopchine, comme nous le savons, a été élevée en Russie «dans des conditions spartiates» à coups de knout. Son frère André lui inspire le Général Dourakine, livre qui contient une scène torride que Christophe Fiat cite. La comtesse se met à écrire à l'âge de 56 ans, elle écrit vite et elle a besoin d'argent, voilà, ça donne énormément de livres dans la nouvelle «Bibliothèque rose» achetée dans les gares. Alors, la biographie de Fiat est épatante, il raconte la comtesse jusqu'à sa mort, et analyse ses romans en moins de cent pages, sans oublier le pape ni Napoléon III. Cl.D.
Jean-Yves Potel Les Disparitions d'Anna Langfus
Qui se souvient d'Anna Langfus ? Son second roman, les Bagages de sable, obtint le Goncourt en 1962. Romancière juive polonaise rescapée de la Shoah, réfugiée en France depuis 1946, elle était alors seulement la quatrième femme écrivai