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Libération
chronique

Métaphysique de l’hélico

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publié le 5 mars 2014 à 17h06

On ne sait quelle incurie règne à la mairie de Paris pour que les édiles n’aient toujours pas trouvé le temps de donner à une artère de la capitale le beau, le grand, le prestigieux nom de Bogdanoff. La Ville Lumière et ses maisons d’édition doivent tant à cette impayable paire de bouffons. Depuis bientôt quarante ans, Igor et Grichka déploient un talent d’animation foutraque qui réjouit petits et grands dans toute l’Ile-de-France, et sans doute même au-delà. A la télé comme dans les salons du livre, dans les supermarchés comme dans les librairies, les deux émissaires de la planète Zorglub régalent leur public d’un cocktail d’imposture et de pitrerie dont il est légitime de penser que la formule n’est pas améliorable : les frangins aux mentons kilométriques ne sont-ils pas arrivés au taquet de la turlupinade ? Eh bien non : les Bodganoff en avaient encore sous le pied, au point que la justice a décidé de s’en mêler.

En septembre 2012, à l'occasion de la sortie de l'un de leurs essais vite écrits, vite lus, vite oubliés, les jumeaux rigolos avaient décidé de faire un coup fumant en arrivant à une signature dans l'Essonne… en hélicoptère. Avec Igor aux commandes et Grichka à la place du mort. Ils avaient demandé l'autorisation de se poser sur le parking d'un centre commercial d'Etampes, mais la préfecture avait refusé. Les autorités avaient même été fort intriguées : pour appuyer sa demande, le pilote Igor avait fourni un carnet de vol «truffé de fausses heures et d'approxi