Le titre pourrait être celui d’un film d’Eric Rohmer ou de Patrice Leconte. La plupart des personnages ont des noms de terroir légèrement télévisé , moitié
Genou de Claire,
moitié Guy Lux : Mathilde Chafanjon et son fils Roméo, Sheila et Anthony Simonin, William Bonnet, Bardot, Leduc, les cycles Vernerey à Montceau-les-Mines. Le narrateur a une Nissan Sunny, véhicule japonais bas de gamme produit de 1966 à 2007. La date de fabrication n’est pas précisée. Le gendarme est blond, même quand il sourit. C’est l’ange examinateur. L’ouvrier qui tient la caisse des grévistes a un gros cartable en cuir. Le style semble d’une perfection appliquée, vernie :
«L’employé a ouvert la vitre coulissante. Maintenant, les bruits du boulevard pénétraient la réception et le bar où je m’étais assis. Il a installé un parasol en le roulant sur son socle de ciment, non sans difficulté, côté terrasse, puis il m’a invité à prendre le soleil devant les bacs à fleurs, qu’il a arrosés au jet. J’ai veillé à ne pas mouiller la semelle de mes mocassins, et je me suis déplacé à l’ombre du parasol, en face du parking.»
Etiquettes. C'est un style qui plante le décor par ce qu'il décrit, mais aussi par la manière dont il le décrit : un fond de tableau linguistiquement neutre, lisse, dans lequel tout, au premier plan comme au second, par le détail, va pouvoir se dérégler en ironie : des poux espiègles semblent sortir de la chevelure de madame Bovary. Car rie