Romans
Philippe Mezescaze Deux Garçons
«C'est lui, c'est le Scipion que je veux. Demande-lui s'il accepte de travailler Caligula avec moi.» C'est ainsi que Philippe Mezescaze rencontre Hervé Guibert, âgé de 14 ans, par un désir littéraire autant que physique. Récit d'une éducation en province, où le narrateur veut être comédien parce que «c'était le moyen que j'avais trouvé de larguer ma mère et espérer devenir quelqu'un d'autre que son fils», mais aussi écho au Voyage avec deux enfants de Guibert (1982), Deux Garçons parle surtout des peaux qu'on s'additionne, adolescent, vêtements qu'on pèle comme ses identités sous le regard de la famille. La grand-mère est à cet égard un personnage fabuleux, gardienne et magicienne d'une adolescence où l'on achève bien les chatons : «J'enterre le sac contre l'aubette des outils, je déverse l'eau de la bassine pour aplanir la terre, j'ajoute un coup de pelle et je me laisse tomber dans l'herbe.» é.Lo.
Guadalupe Nettel Le Corps où je suis née
La narratrice a une tache blanche sur l'œil droit, voit des chenilles sur son lit, communique en silence avec la gamine d'en face, une Chilienne qui finit par s'immoler. Lorsqu'elle pense à son école Montessori, elle se souvient «d'une petite fille très douce paralytique, d'un nain, d'une petite blonde avec un bec-de-lièvre, d'un enfant leucémique qui nous quitta