Septembre 2011, ma mère me fait cadeau, pour la sortie de mon deuxième roman - «si jamais les journalistes t'invitent à la télé» - d'une chemise à fleurs en solde, mais 200 euros neuve. Elle a espoir que ça décolle, qu'un jour je passe chez Busnel.
Novembre 2011. Depuis trois jours j’égalise un chemin de terre pour que la bagnole de Jean arrive à sa cabane. Les oiseaux écureuils viennent le voir et moi l’entendre raconter des histoires. C’est un fabuleux conteur. Marie si belle dort avec moi dans la roulotte d’un de ses amis, sous la forêt de chênes. Les bûches du poêle couinent avec le sommier.
En fin de matinée, François le journaliste appelle. Il m’explique que Taddeï a besoin de moi mardi. Les thèmes de l’émission, entre autres : On est maintenant sept milliards sur terre / Psychanalyse de Tintin. Je repense à la chemise à fleurs de ma mère et en même temps à la chemise vintage blanche à carreaux que vient de m’offrir Marie. Les deux me moulent - ce côté gringalet que j’inspire - mais surtout laquelle mettre ?
Je plante ma pelle dans le tas de gravier, lui dis d'accord François je suis ton homme. Je pense aux ventes d'Un ange noir, enfin mon premier best-seller, depuis le temps que je rêve de m'acheter un condo à Deauville.
Tout est bois jusque-là. Tout redevient plastique. Deux tartines de mie en cellophane et vite le TGV plastique jusqu’à l’hôtel plastique payé par France 3. Un taxi vient nous prendre, on a juste le temps d’avaler sans mâcher une douzaine