On avait envisagé un chaman-alchimiste-spirite. Il a la gueule de l'emploi. Genre sourcils broussailleux, air «moi, on ne me la fait pas». Ils peuvent faire craindre du gros temps. Et Xavier Barral se dit spontanément «boulimique», alors on ajoute ogre aux présupposés. Mais la pupille est miroitante, jubilante, et le sourire pas rare. Et s'il boulotte, ce sont des projets. Auxquels il donne des formes formidables. Présentement, c'est un plan de Paris. Celui bleu marine en grand format, souple. C'est en vérité un livre, du Britannique Martin Parr, fameux pour son regard harpon quoiqu'empathique sur les habitus quotidiens occidentaux. Grand Paris prolonge une exposition qui ouvre ce jour à la Maison européenne de la photographie. Grand Paris est un bon exemple de la façon Barral, éditeur donc homme de l'ombre très en vue depuis quelque temps. Des livres-œuvres dont la composition, l'aspect et même la texture épousent le travail et la personnalité de l'artiste, pas forcément photographe. Des fusions, des émulsions.
Parmi ses projets, il y a le crabe (le crustacé, pas la tumeur). «Vous connaissez deux ou trois types de crabes, type le dormeur et l'araignée, et là, vous rencontrez la spécialiste mondiale du crabe, qui vous apprend qu'il en existe des tas de différents, qui vous raconte la ponte, l'évolution des crabes… Vous savez, vous, que les crabes n'arrêtent pas de se métamorphoser ?» Mais en ce moment, Barral a plutôt la tête en Pa