Le best-seller des sœurs Girard s'intitule La femme parfaite est une connasse ! Le point d'exclamation est important : signe debout, hurleur, d'une brutalité conviviale. De trop ? Marie-Aldine : «Ce n'est pas "écrit". Y a pas mis Ainsi parlait Zarathoustra sur la couverture, mais y a "humour" sur la tranche», rouge comme un lipstick du samedi soir teintant du champagne éventé. Anne-Sophie : «Marie-Aldine est rédac-chef et elle porte du vernis à paillettes, des jupes courtes. Moi, j'ai des baskets avec des mickeys dessus…» Elle les met dans son petit one-woman- show, le mardi sur les Grands boulevards, Anne-Sophie Girard fait sa crâneuse : «On n'est pas moins crédible parce qu'on est superficielle.»
Le livre coûte 5 euros, directement publié en poche. Depuis un an, il s’est vendu à 640 000 exemplaires. C’est une sorte de guide comique et criard des choses à dire ou à faire, ne pas dire ou ne pas faire, quand on est femme de 30 ans aujourd’hui, une à qui la société demande d’être bonne à la crèche, en entreprise, au fourneau, en silhouette et au pieu, tout ça en haleine douce, aisselles propres et cœur léger.
Les conseils sont des vannes que le délire typographique emballe. On les lit comme on mange des chocolats Mon Chéri, en riant de ses bourrelets. Un livre pour les femmes, mais pas toutes : «Celles qui n'aiment pas, dit Marie-Aldine, je les comprends. C'est comme aller à une fête où on n'est pas invitée.» Les hommes ne sont là qu'