
le titre évoque un poème de Baudelaire, un film noir des années 40 avec Barbara Stanwyck, et aussi un parfum Calvin Klein, période 90. Tout Jean-Jacques Schuhl en somme. L’écrivain, à la production erratique, mis en lumière en 2000 avec un inattendu Goncourt pour
Ingrid Caven,
sort un recueil de nouvelles, son cinquième ouvrage en quarante ans.
«Quand il m’arrive d’écrire un livre, c’est-à-dire pas très souvent, je m’accompagne de poésie, pour garder une certaine musicalité»,
dit-il. Plus compositeur qu’auteur, Schuhl écrit une partition qui emmêle les registres, entre expressions faciles (piochées dans la presse ou la BD) et sens maniaque du mot.
Obsessions est un ensemble kaléidoscopique, piqué d'un humour distancié, oscillant entre souvenirs personnels et faits réels dont il se délecte à brouiller les contours par la fiction, les fantasmes et la poésie. Il y est question du cinéma (de ses amis Eustache et Jarmusch), du New York des années 70 flamboyantes. Mais aussi d'une cravache Hermès - il partage la précision des marques avec Andy Warhol et les magazines de mode -, ou d'une médecin légiste thaïlandaise, «Dr Death», vaguement SM, qui fait trembler les mafias.
La semaine dernière, Jean-Jacques Schuhl nous recevait dans son appartement parisien qui donne sur le parc de la résidence de l'ambassadeur de Russie. Un espace irréel, comme suspendu à l'ère Khrouchtchev, si souvent évoqué dans ses livres. «Un après-midi sur le parc», co