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La balade judiciaire de DSK contre Jauffret

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L’ex-homme politique attaque l’écrivain, qui s’est inspiré de l’affaire du Sofitel pour son roman.
Photo Régis Jauffret, en janvier 2012, à Paris. (AFP)
publié le 6 avril 2014 à 19h16

Dominique Strauss-Kahn a-t-il besoin d'argent ou de morale ? Le 26 mars, deux mois et demi après la parution au Seuil de la Ballade de Rikers Island, roman de Régis Jauffret qui s'inspire de son aventure new-yorkaise (lire Libération du 16 janvier), l'ancien directeur du Fonds monétaire international et hiérarque socialiste a assigné en justice, pour diffamation, l'auteur et son éditeur. Il avait déclaré son intention de porter plainte dès le 16 janvier, contestant par la voix de son avocat «les déclarations diffamatoires de Monsieur Régis Jauffret contenues dans son dernier livre, ainsi que celles tenues ce matin à la radio dans le cadre de sa promotion».

Ce jour-là, sur France Inter (qui n'est pas attaquée), l'écrivain avait dit que s'il avait utilisé «Il» plutôt que Dominique Strauss-Kahn, Dominique ou DSK, c'était parce qu'écrire le vrai nom «ne fonctionnait pas». La Ballade de Rikers Island mélange les faits qu'on connaît, une sorte d'enquête menée par Jauffret en Afrique sur les traces de Nafissatou Diallo et son propre imaginaire mis dans la peau de son antihéros, mais aussi d'Anne Sinclair, pour aboutir à une fiction ambiguë, énergique et sans lendemain.

Le romancier s'appuie pour la troisième fois sur un fait divers mondialisé : Sévère, en 2010, rebondissait sur l'affaire Edouard Stern et Cl