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Un manuscrit qui ne manque pas de «Stèles»

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Le cahier Livres de Libédossier
Livre . Un original de Segalen est vendu aux enchères parmi d’autres œuvres des XIXe et XXe siècles.
publié le 15 avril 2014 à 18h06

Les manuscrits qui apparaissent un jour à la lumière après des décennies d’éclipse racontent souvent un pan d’histoire humaine, une petite épopée littéraire. Peut-être n’en deviennent-ils que plus attachants. Peut-être cela confère-t-il un écho plus profond au texte ? Ils font parfois revivre en filigrane la vie de personnages qui en furent les contemporains.

C'est le cas du manuscrit primitif de Stèles, de Victor Segalen (1878-1919), une des grandes œuvres poétiques du XXe siècle, qui ressort à l'occasion d'une vente aux enchères. Le manuscrit complet de l'ouvrage, comme tous les autres écrits de l'auteur, a été déposé à la Bibliothèque nationale de France, qui leur avait consacré une exposition en 1999.

Expédition. «Ce sont des monuments restreints à une table dressée, portant une inscription. Elles incrustent dans le ciel de Chine leurs fronts plats.» Ainsi commence l'esquisse de préface de Stèles que Victor Segalen envoie à son ami Auguste Gilbert de Voisins, rencontré en 1905. Tous deux ont mené ensemble une expédition archéologique en Chine centrale, de juillet 1909 à février 1910. Entre 1910 et 1912, l'écrivain voyageur, qui s'est installé à Pékin, adresse à son ami son avant-projet de Stèles, 66 pages au total.

L'envoi principal comprend la préface de 12 pages avec 19 «stèles» (en 27 feuillets), d'autres envois en comprennent 15. Mais il ne reste rien des lettres qui les accomp