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Critique

Les faits papillons

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Les exploits de Gustaf Eisen, naturaliste suédois né en 1847.
publié le 16 avril 2014 à 18h06

Pour capturer les papillons de nuit, lichénée bleue ou autres, qui voltigent en été autour des lampadaires, deux solutions : soit on place son filet en hauteur après avoir escaladé ledit lampadaire, soit on vole l’ampoule. Nous tenons ces informations de Fredrik Sjöberg, qui le raconte dans

la Troisième Ile.

Les sphinx aiment les rayons ultraviolets.

«Auriez-vous des poires qui émettent des UV ?»

demande à la marchande de fruits un petit garçon qui a peu de connaissances en électricité. Après s’être rendu ridicule, le futur entomologiste et écrivain suédois, à présent âgé de 12 ans (nous sommes en 1970), améliore ses stratagèmes. Mais il doit reconnaître son échec : il ne parviendra pas à se procurer les noctuidés qui manquent à sa collection. Il va alors s’intéresser aux filles. Puis il deviendra un spécialiste des mouches, surtout les syrphes, plus précisément ceux de la famille

callicera,

à la suite d’une découverte rendue pourtant improbable par une sévère gueule de bois.

Raisin. Si les avancées scientifiques requièrent curiosité, chance et patience, les récits aussi. Collections et collectes, mêmes joies, embûches, bifurcations. C'est la théorie de Fredrik Sjöberg, mise en application dans la trilogie qu'il a consacrée à trois de ses aînés, suédois comme lui. René Malaise (1892-1978), inventeur du piège à mouche qui porte son nom (quelle équipée !), est au centre du Piège à mouche publié aux Allusifs en 2011. Il est question de l'aquarelliste Gunnar Widforss