Récit
Un récit en vers, dira-t-on, ou en chanson, puisqu'on part d'une vidéo où «déferlent /en vagues monstrueuses / les sons électroniques / qui viennent mourir / sur la plage / synthétique / chauffée à blanc». Carte son est l'autopsie rythmée d'une nouvelle star, amplifiée à coups de Twitter et Youtube, qui s'achète un ranch comme Jackson, se fait harceler par un fan qui a une «connexion psychique» avec elle et a «un ex-boyfriend resté / suspendu / dans la nuit / foudroyante / addictive / et dangereuse». Mais la gloire et la déchéance de cette poussière d'étoile sont surtout prétexte à un travail jouissif sur le lexique strass de la com qui repeint tout en «magnifique» mais cache une obsession du contrôle : «Nous lui avons demandé de partir / car il est important de maintenir / l'intégrité du programme / pour les autres patients / il a d'ailleurs très bien compris / notre décision / et a souhaité bonne chance / à tous.» É.Lo.
Romans
«Le roi et la reine de l'orge avaient deux fils.» Et la reine est un ogre pour eux, surtout Ari. Il faut dire qu'elle a tendance à penser qu'un bon fils est un fils en chaise roulante, comme ça, il ne risque pas de courir «les catins». Ari est amoureux de Moli, mais la voix de sa mère le poursuit, de mal en pis, jusqu'à la prison et la demi-folie. Tous les contes de fées sont psychanalytiques, mais celui-ci, transporté dans une ambiance et un langage de teen movie, l'est jusqu'a