Aujourd’hui encore il reste le dirigeant communiste le plus détesté par les Russes, qui lui reprochent d’avoir détruit la puissance de leur pays. Pour ces mêmes raisons Mikhaïl Gorbatchev, prix Nobel de la paix, est considéré en Occident comme un des plus grands leaders de la fin du XX
e
siècle.
«Certes, les événements qui ont conduit à la fin de l’Union soviétique, berceau du communisme mondial, doivent essentiellement aux rapports de forces politiques, au choc des systèmes économiques, aux mutations technologiques, notamment sur le terrain militaire ainsi qu’à de puissants facteurs collectifs d’ordre national, religieux ou culturel. Mais sans Gorbatchev toute cette histoire eût été différente»,
souligne Bernard Lecomte. Journaliste et historien, il a publié la biographie de référence de Jean Paul II (Gallimard). Si celle-ci n’a pas autant de souffle et se nourrit de moins de sources inédites, elle a l’immense mérite de rappeler, un peu moins d’un quart de siècle après la fin de l’URSS, la personnalité de celui qui en fut le dernier président.
Mur. Les historiens s'interrogent sur le personnage et plus encore sur le sens de son action. Il voulait transformer le système pour le rendre viable sans comprendre que le régime était irréformable parce que totalitaire. «Vouloir instiller un peu de transparence, de démocratie ou de liberté dans un système global dont la matrice était précisément la négation "révolutionnaire" de ces trois valeurs "bourgeoises", c'éta