Aujourd'hui, c'est la Sant Jordi. Enfin, presque : la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, promue par l'Unesco en écho à la fête catalane où l'on offre des livres et des roses, s'est déroulée le 23 avril. Mais c'est ce samedi qu'en France et en Belgique francophone se tient la seizième édition de la Fête de la librairie par les libraires indépendants, qui réunit désormais 450 enseignes. Leurs clients se verront offrir une rose et un petit livre tiré à 23 000 exemplaires, illustré par le couturier Christian Lacroix. Intitulé Un livre peut en cacher un autre, l'ouvrage rassemble les écrits de 23 auteurs (Stéphane Audeguy, Eric Chevillard, Maylis de Kerangal, Céline Minard, Nathalie Quintane, Yves Ravey…) qui y évoquent leur voisin de rayonnage. Une démarche joliment oulipienne qui, dans un contexte économique chahuté, permet, selon Marie-Rose Guarniéri, libraire à l'initiative de la manifestation, de parler des aspects les plus silencieux du métier, souvent les plus précieux.
Vous écrivez, dans la préface à l’ouvrage qui sera donné aujourd’hui, que l’on parle trop fréquemment des problématiques économiques du métier de libraire…
On parle trop souvent de la librairie pour dire qu'elle va mal. Ou alors de façon trop charmante et attendrie, «oh, ces petits libraires qui font un travail formidable». C'est un discours qui ne pense pas notre métier et qui ne rend pas hommage à la créativité et l'esprit d'entreprise qui l'entourent. Nous sommes tout au bout d'une chaîne qui commence avec l'auteur et les éditeurs, et on nous entend peu, alors que nous avons un rôle crucial, notamment dans la défense de petits