L’impression augmente avec les minutes, l’heure, puis les heures qui passent, aucun mot précis ne la définit, et au bout de quelques heures celui ou celle qui la ressent n’en trouve pas d’autre que celui de «gâchis». Les heures s’additionnent à un point tel que la nuit tombe, qu’un nouveau matin se lève, qu’une nouvelle nuit tombe, l’impression s’accroît, envahit, tourne à la sensation d’irrémédiable, le mot lui correspond moins, ça va au-delà, ça dure, ça s’installe, ça se compte maintenant en journées, le quotidien en est altéré au point d’en être décoloré, l’impression, qui n’en est plus une, tourne au sentiment que tout aurait pu être merveilleux, ou au moins agréable, et ne le sera pas. On ne parle plus de «gâchis», on ne parle plus. On est résigné à ce que nos journées ce ne soit «que ça», certains pensent même déjà au passé «ce n’était que ça». Les journées s’ajoutent les unes aux autres, le sentiment que la vie aurait pu être meilleure est pris comme un fait, l’impression devenue sentiment devient fait, une fois devenue réalité indéniable elle ne basculera plus. Rien à voir avec une mélancolie le regard dans le vague. L’impression insulte autant la personne qui l’éprouve que l’opinion qu’elle avait d’elle-même et de la vie qui lui était due. Devant ses yeux qui regardent le ciel, l’insulte forme un brouillard épais qui ne parvient pourtant pas à lui masquer totalement la nuée rose-jaune-mauve des matinées qui se lèvent avec le soleil et continue d’apporter cette lumi
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