Houellebecq et Onfray sont en promo. Le premier pour un best-of de ses poèmes chez Gallimard, le second pour le premier tome d'une «contre-histoire de la littérature» chez Autrement. La promo est un exercice dans lequel il est préférable de rester courtois, de livrer si possible quelques traits d'esprit, de dire merci en partant. Toutefois nos deux auteurs vendent suffisamment pour ne pas avoir à s'embêter avec des précautions oratoires. Cela donne chez Michel Onfray, interviewé par l'Express : «L'avantage, quand j'étais publié chez Grasset, c'est qu'on m'envoyait tous les romans publiés chez eux. Ça me paraissait tellement indigent comme littérature que j'ai cherché à jeter un coup d'œil à autre chose.» Ainsi est née, on l'imagine, l'envie de s'intéresser aux vrais livres. Quant à Michel Houellebecq, il réveille avec subtilité le débat sur la pénalisation des clients de prostituées, assurant dans le magazine Lui : «Elles adorent leur métier et empêcher ces filles d'exercer est une saloperie considérable.»
Les deux Michel ne sont pas de grands optimistes, ils ont depuis longtemps renoncé à un espoir de médaille dans cette discipline. Onfray : «Je crois que je commence à avoir l'âge qui permet de tenir des propos de vieux con : on ne lit plus aujourd'hui.» En tout cas, Onfray ne lit plus les romans de chez Grasset. Il insiste : «Nous sommes dans une civilisation d'illettrés, au sens étymologique du terme, une civilisation d'Egyp