
: c’est extrait de
Journal d’un looser,
premier roman d’un auteur âgé d’une trentaine d’années, Stéphane Lavarenne. Mené tambour battant et sans acrimonie, c’est un bouillon comique de références générationnelles : vocabulaire, humour, situations quotidiennes. Leur profusion et la vitesse de tir arasent leur banalité. Notre attention est absorbée par la sagacité mise en œuvre pour les choisir et en extraire le troisième degré. Diversité, telle est la devise et la réussite.
Sitar. Le Journal raconte la quête identitaire de Cyril. Ce jeune Parisien a ses «époques». «Sombre» quand sa compagne le quitte et que s'ouvre le roman, «inspirée par Jack Kerouac, Burroughs et toute la contre-culture» (il faut ce qu'il faut) lorsqu'il reprend du poil de la bête. Le problème, c'est que Cyril a aujourd'hui 30 ans : cet héritage n'est pas le sien. Alors, pour défier cette «société pourrie» et que s'épanouisse enfin sa personnalité, Cyril cherche le chemin d'une contre-culture contemporaine. Il fait avec ce qu'il a sous la main. C'est-à-dire pas grand-chose. Son «petit passage oriental», il le traverse non pas avec le Maharishi Mahesh Yogi et un sitar, mais avec Cargo de nuit d'Axel Bauer (1983) : «Cargo de nuit, cette chanson me surprend. Au fond, ce n'est pas si con ce que dit Bauer.» Le trip commence : «Je bourrine de plus en plus vite, de plus en plus fort, avec mes poi