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critique

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Les histoires drôles de Slavoj Zižek, star de la pop-philosophie.
Slavoj Zizek , auteur de «Mes Blagues, ma philosophie». (Photo DR)
publié le 14 mai 2014 à 18h06

Staline meurt et va en enfer. Petit Père des peuples, il a droit à une visite guidée, et peut choisir sa chambre. Le guide ouvre une porte, et Staline voit Lénine assis sur un canapé, embrassant avec passion Marilyn Monroe.

«Ça ne me déplairait pas d’être dans cette chambre !»

Et le guide :

«Modérez votre enthousiasme camarade ! Ce n’est pas l’enfer de Lénine, c’est l’enfer de Marilyn !»

Voilà une

«vieille blague soviétique».

Si on remplaçait les personnages - Mitterrand, Helmut Kohl et Marlène Dietrich, Sarkozy, Berlusconi et Jayne Mansfield, Benzema, Ribéry et Zahia… -, rien ne changerait : comme les mythes, les histoires drôles ont des «invariants», fonctionnant dans les contextes les plus variés, et naissent sous X. Tout le monde se demande : qui les a pensées, écrites, racontées le premier ? Mais tout le monde ne donne pas la réponse de Slavoj Zižek :

«l’idée qu’une blague doit avoir un auteur est littéralement paranoïaque : il doit y avoir un "Autre de l’Autre", de l’ordre symbolique anonyme, comme si la puissance générative du langage, contingente et insondable, devait être personnalisée, située dans un agent qui la contrôle et en tire secrètement les ficelles. C’est pourquoi, du point de vue théologique, Dieu est le plaisantin suprême»,

qui, à partir des singes, en leur racontant la

«première plaisanterie»,

a donné naissance à l’humour et créé l’homme.

Le géant slovène, superstar de la pop-philosophie mondiale, a toujours eu un faibl