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Rencontre avec Xavier Mussat qui se retourne sur un amour défunt
Un planche de la Bd, «Carnation», de Xavier Mussat (Photo Casterman)
publié le 18 juin 2014 à 18h06

Xavier vient de terminer ses études de dessin à Angoulême. La plupart de ses amis décident de quitter la ville. Lui ne sait pas trop où aller. Autant rester. Au début des années 90, la ville de Charente se lance dans l'animation, il trouve du boulot dans des studios et est même engagé sur Kirikou et la sorcière, de Michel Ocelot. Mais le studio, les horaires fixes, la répétition de ce travail qui laisse peu de place à l'individualité, cela ne l'intéresse pas. Il rêve de faire de la bande dessinée, même s'il sait que ce sera compliqué d'en vivre.

Vient une femme, Sylvia. Brune, des petits yeux rieurs, un nez fin, elle est en rupture avec sa famille et rêve, elle aussi, de réussir à Angoulême. Ils se tournent autour. Regards en coin et silence interrogateur. Commence petit à petit une relation amoureuse destructrice qui durera plusieurs années. Xavier Mussat, 45 ans, est l'un des fondateurs des éditions Ego comme X, maison spécialisée dans l'autobiographie. Dans Carnation, publié chez Casterman, il revient sur un épisode amoureux à la fois fondateur et traumatisant de sa jeune vie d'artiste. A travers 250 magnifiques pages, denses et poétiques, rarement un auteur avait interrogé avec autant de finesse la question de l'autobiographie en bande dessinée.

Ebouriffé. En noir et blanc, Xavier Mussat met à nu sa vie. Avec une volonté : explorer et comprendre cette tragicomédie de l'amour qui attire des êtres que tout oppose pour m