David Lespiau Nous avions

De même qu'on écrit aujourd'hui des études sur Reverdy et le cubisme, il faut espérer que, dans quelques temps, on apercevra le rapport entre des écritures (littérales) comme celles de Lespiau et des pratiques artistiques comme l'archive, le docufiction, la collection, l'artefact sensoriel. Ici c'est sur la chute, le vol ou la suspension (les «avions» du titre) dans tous les gestes de la vie, les pensées, ou la vie comme fabrique et maintien de la vie : «Je dois appuyer sur des boutons à heure fixe. C'est assez compliqué, c'est le travail le plus ennuyeux du monde mais c'est ce qui garantit la sécurité de la maison.» A la fin, cela fait image : «Portrait recto verso de la lumière. Désert-galaxie. Odyssée du même. Grands polaroïds.» É.Lo.

Jesmyn Ward Ligne de fracture

Les jumeaux Christophe et Joshua, 18 ans, ont toujours tout fait ensemble. Mais, passé la remise des diplômes, ils se mettent à la recherche d'un emploi et, peu après, seul Joshua est engagé. La jalousie, la nécessité et la difficulté pour un Noir, encore au XXI^e siècle, à trouver un bon emploi, vont pousser Christophe à accepter ce qu'il avait jusque-là toujours refusé : dealer. D'abord de l'herbe, puis très vite de la drogue dure, au risque de finir comme son père, Sandman, «headcrack» bien connu des habitants de Bois sauvage. Face aux dangers d'un tel commerce et à l'argent facile qu'il rapp