Dans
l’Assassinat de Trotsky,
de Joseph Losey (1971), c’est Richard Burton qui incarne le révolutionnaire russe, et Alain Delon son meurtrier. L’agent de Staline, qui d’un coup de piolet fracassa le crâne de Lev Davidovitch Bronstein, dit Trotski (ou Trostky, ou Trotzky), était en réalité un Catalan, Ramón Mercader, œuvrant sous les faux noms de Jacques Mornard ou Franck Jackson. C’était le 22 août 1940.
Les «procès de Moscou», par lesquels Staline élimine ses opposants politiques, commencent en août 1936. Les trotskistes, accusés de trahison et de terrorisme, en sont bien sûr victimes. Expulsé d’Union soviétique dès 1929, d’abord en résidence surveillée sur l’île turque de Büyükada, puis en exil en France, Léon Trotski avait trouvé refuge en Norvège. Acceptant l’asile politique que lui offre le président Lázaro Cárdenas, il arrive au Mexique le 9 janvier 1937, et s’installe à Cayoacán, dans la «Maison bleue» du couple de peintres Diego Rivera et Frida Kahlo.
A Moscou s'ouvre, à ce moment-là, le deuxième procès : Trotski y est accusé… d'avoir passé un accord avec Hitler pour démembrer l'URSS. Le dirigeant bolchevik «demande alors la création d'une commission d'enquête internationale indépendante pour pouvoir présenter sa défense devant l'opinion publique mondiale». Malgré le refus de nombre d'intellectuels (dont André Gide et H.G. Wells), qui trouvaient inopportun de prendre parti contre le régime soviétique, seul rempart contre le fascisme en Europe, la commis