Alors, la rentrée littéraire sur Twitter. Par exemple, comment chroniquer un livre en 140 signes ? En principe, la critique, ça consiste à analyser une œuvre, à essayer de partager une sensation, à faire venir le lecteur comme devant le détail d'un tableau en lui disant, «tiens, regarde». Donc il faut citer un peu le texte.
Essayons avec le prologue de la Peau de l'ours de Joy Sorman qui sort le 20 : «L'enfant était mort sur le coup, la nuque arrachée par les griffes acérées et la puissance phénoménale de l'animal qui, pardonnez-lui, ne sa.» Ah zut, ça ne rentre pas. Il va falloir faire autrement.
Par exemple, citer directement les tweets des écrivains qui publient en 140 signes.
Voir le rideau se refermer avant qu'on ait trouvé la réplique.
Mais la solution la plus fréquente consiste à donner des listes de préférences, twitter des couvertures qui parlent des auteurs qu'on aime, renvoyer à des articles qu'on a écrits pour dire du bien des ouvrages qui nous ont séduits. Sinon, on peut aussi enchaîner les «formidables», «rafraîchissants» et autres «le meilleur livre de ma vie» qui font la joie des éditeurs, comme on le voit désormais sur les affiches de films, où les citations des vieux critiques sont remplacées par des tweets.
Si jamais vous aviez besoin d'une raison de ne pas aller voir "Nos Étoiles Contraires", elle se trouve sur l'affiche. <a href="http://t.co/cQtaVko9zz">pic.twitter.com/cQtaVko9zz</a>
Chaque éditeur et la plupart des attachés de presse, sans oublier les libraires, ont désormais leur compte Twitter. Le jeu consiste à chaque rentrée à lire dans le réseau comme dans une boule de cristal