Vous êtes écrivain. Vous n’aimez pas la critique parue sur un de vos ouvrages. Vous êtes fâché. Vous avez besoin d’évacuer votre colère rentrée : on vous comprend.
Si vous vous appelez Stephan J. Harper, et que vous avez écrit le polar iBook Venice Under Glass (Venise sous verre, donc), dont une critique pas franchement élogieuse est parue sur le site tidbits.com, voilà ce que vous faites : vous le dites. Et vous le redites. Encore. Et encore. Et encore. En laissant par exemple 58 commentaires (CINQUANTE HUIT COMMENTAIRES) de quelque mille signes chacun, soit une petite quarantaine de feuillets, soit une petite nouvelle parue en poche. Mais composée uniquement de commentaires. Défendant le livre. Et défonçant, ligne à ligne, la critique (signée, en l'occurrence, d'un certain Michael E. Cohen).
Il faut dire que Venice Under Glass n'a pas l'air terrible : le critique révèle au bout de quelques lignes que tous les personnages de ce polar, dont l'intrigue repose sur le vol d'oeuvres en verre précieux, sont des ours en peluche. Car Stephan J. Harper anime, lorsqu'il n'est pas occupé à commettre de mauvais polars, «a literate site for bear lovers» (un site littéraire pour les amoureux des ours) (non, il ne s'agit pas de l'autre sens de bear, on est allés voir)). On vient bien le croire, le critique Michael E. Cohen, lorsqu'il spécule que malgré le prix modique du polar en peluche, à savoir 2 dollars 9