Menu
Libération
Critique

Livres. Vient de paraître...

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
Une sélection du service Livres de Libération
publié le 3 septembre 2014 à 18h06

Romans

Marie-Hélène Lafon Joseph

Première phrase : «Les mains de Joseph sont posées à plat sur ses cuisses.» Et non «Joseph a les mains à plat…» Normal, «elles ont l'air d'avoir une vie propre». Marie-Hélène Lafon, c'est la vie en morceaux, les gens simples qui voient leur existence défiler comme un travelling muet. Parfois, une protubérance advient dans le long ruban du souvenir, telle la rencontre du héros avec sa future petite amie, sous le signe de la passivité : «La fille s'était avancée, carrément, les trois autres chahutaient ensemble en poussant des cris, elle lui avait parlé en face, t'es tout seul toi tu danses pas on va boire un coup […] ; elle avait bien fait parce qu'il n'aurait jamais osé, lui.» Le texte est fait de beaucoup de phrases rapportées, lues, non interprétées (parfois même pas ponctuées, comme on le voit). «Joseph s'était senti comme un fou, il aurait tué ce gars» : C'est une plongée dans la tête des gens qui ont du mal à recoller les morceaux, pour qui le recollement des morceaux n'est d'ailleurs même pas une question. Bien sûr, cela ne manque ni d'événements, ni de morts, ni de regrets, sous un soleil alcoolisé. É. Lo.

Patrick Deville Viva

Viva, c’est Viva la Revolución, ou plutôt Viva ce qu’il reste de Zapata (et des autres). Après l’Afrique, le Cambodge et l’Amérique latine, Patrick Deville installe son savoir-faire, son dandysme de sauterelle et ses fantômes av