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critique

Limonov dans les bas-fonds

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Autobiographie picaresque au fil de l’eau, d’une fontaine new-yorkaise à la plage d’Ostie.
Dans «le Livre de l'eau», Edward Limonov évoque ses premières années à Paris (Photo Jose Maria Cuellar. Flickr)
publié le 10 septembre 2014 à 17h06
«But you are not a fascist, aren’t you ?»

Un jour, à Moscou, la question est posée à Edward (ou Edouard, ça dépend des éditeurs) Limonov, écrivain, aventurier et homme politique russe, par une admiratrice. Lisa, amie de Limonov, une adolescente punk, est là et file comme un chat :

«Il faisait froid ce jour-là et le bout du nez de Lisa avait rougi. Elle n’aimait pas les temps qui font rougir le nez et c’est peut-être pour cela qu’elle s’était éloignée aussi vite.»

Lisa :

«Même quand elle se réveillait après une beuverie et qu’elle se cherchait une cigarette, le cordon de ses sourcils, ses mirettes gardaient leur fraîcheur.»

Avec elle, Limonov boit, écoute Piaf :

«Nous nous sommes abondamment embrassés, Lisa et moi. Ensuite, nous sommes allés chez moi. Nous avons encore bu. Elle s’apprêtait à partir. Je l’ai battue. Il y avait du sang même sur les rideaux. Parce que ça ne se fait pas.»

Il y a du sang, des militaires virils, des nymphettes furieuses à

«minou»

et une Anglaise dont le sexesent

«le chien mouillé»

dans

le Livre de l’eau.

Et on aime ça, car Limonov sait écrire comme personne sur tout ce qui ne se fait pas.

Fasciste, le fondateur du Parti national bolchevique ? Comme tant d'autres, l'admiratrice voudrait aller au bordel avec lui, mais en sortir propre, légère comme un touriste, enrichie comme un producteur. C'est une «artiste polonaise qui faisait des dessins animés». De lui, elle veut adapter Autoportrait d'un bandit dans son adolescence : «En f