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Libération
Critique

Gauz : Veni, vidi, vigile

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Les inégalités sociales à travers le regard acéré et drôle d’un «Debout-payé».
(Photo AFP)
publié le 17 septembre 2014 à 17h16

Le vrai nom de Gauz, qui s’écrit aussi GauZ’, est Armand Patrick Gbaka-Brédé.

«Gauz est un diminutif de Gauzorro, déclinaison ancestrale de Gbaka, le nom que je me suis choisi»,

apprend-on à la fin de

Debout-payé,

son premier roman. Gauz est né à Abidjan en 1971. Arrivé en France muni d’une maîtrise de biochimie, il a exercé une foule de métiers, dont celui de vigile, avant d’être rédacteur en chef d’un journal économique,

News & co.

Vous avez là un échantillon de casquettes, on va les retrouver tout au long du livre.

Pourquoi Debout-payé ? Parce qu'un vigile gagne sa vie à rester debout. Gauz l'écrit mieux que ça, dans la scène d'ouverture, une scène d'embauche de vigiles, tous noirs : «Ceux qui ont déjà une expérience du métier savent ce qui les attend les prochains jours : rester debout toute la journée dans un magasin, répéter cet ennuyeux exploit de l'ennui, tous les jours, jusqu'à être payé à la fin du mois. Debout-payé. Et ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air.» Afin ne pas dormir debout, le vigile peut aiguiser son sens de l'observation. Au cœur du roman sont ainsi disposées quatre brassées de vignettes, inspirées par les «Soldes à Camaïeu» et «Sephora les Champs-Elysées».

Chiffons. Le vigile de Gauz établit ses propres statistiques, théories et autres lois sociologiques, en croisant les données morphologiques des clientes, leur nationalité et le prix du polymère (qu'il met volontier