Il a découvert Modiano à l'adolescence, en lisant De si braves garçons (France Loisirs, 1983; Folio, 1987) et il a été saisi par cette «voix particulière» qui se dégageait du texte et le touchait plus qu'aucune autre. Il a tout lu, décryptant sans relâche le style, les lieux, la langue Modiano. Au point d'en faire un blog, Réseau Modiano, puis un livre, Dans la peau de Modiano (Fayard, 2011), dans lesquels il tente de livrer certaines clés du mystère et de la légende. Pourtant, il n'a rien d'une groupie surexcitée et aveuglée par la passion. Denis Cosnard, 49 ans, est journaliste économique au Monde après avoir longtemps travaillé au quotidien les Echos. «A force d'être un lecteur fidèle et attentif, je me suis rendu compte qu'il y avait, dans l'œuvre de Patrick Modiano, des noms, des numéros de téléphone, des scènes, des personnages récurrents, un "déjà-vu" éclairé chaque fois de façon différente. J'ai voulu raconter et ordonner tout ça», nous a-t-il expliqué après avoir appris l'attribution du Nobel à l'écrivain. C'est alors qu'il a découvert que beaucoup d'autres avaient la même passion. De nombreux universitaires étrangers, australiens et britanniques notamment, ont aussi étudié l'œuvre du grand homme «sans œillères ni tabou».
Une communauté d’inconditionnels
Pourquoi ce nom, Réseau Modiano ? L'idée était de montrer qu'il existe une communauté d'inconditionnels attendant fébrilement, à chaque nouvelle