C’est un recueil à mettre entre les mains de tous les amoureux des lettres africaines. Six nouvelles triées sur le volet. Sorte de photo de groupe des jeunes écrivains qu’il faudra surveiller dans les prochaines années. Ils s’appellent NoViolet Bulawayo, Olufemi Terry, Rotimi Babatunde, Chinelo Okparanta, Tope Folarin et Constance Myburgh. Certains sont nés au pays, d’autres dans la diaspora. Ils ont tous en commun d’avoir été sélectionnés ou primés par le Caine Prize.
Un prix littéraire hors-norme qui, en seulement quinze ans d'existence, s'est fait une solide réputation outre-Manche. Au point que certains commentateurs anglais le surnomment «le Booker africain», en référence à l'équivalent british du Goncourt. Pourtant le Caine Prize ne récompense pas un roman. Mais la meilleure nouvelle publiée en anglais par un auteur africain.
Patronage. Alors certes. On peut toujours discuter la pertinence de la catégorie «africaine» : que recouvre-t-elle ? Ne perpétue-t-elle pas la tradition occidentale d'une vision fantasmée du continent noir ? A quel point cela détermine-t-il la teneur des récits qui entrent ou non dans son champ ? Querelles (fécondes) mises à part, force est de constater que le Caine Prize réussit un pari audacieux. Celui de privilégier la découverte de nouveaux talents, avant même l'écriture de leur premier roman. Et de favoriser leur émergence en les faisant bénéficier du patronage d'écrivains plus expérimenté