
Cette description de Taiwo, l’un des personnages du
Ravissement des innocents,
vient tout de suite à l’esprit. Taiye Selasi a le genre de beauté qui remplit la pièce, qui éclipse le reste. En conscience : lorsqu’elle a envoyé le manuscrit de ce roman, son premier, elle avait pris soin à ce qu’on ne trouve aucune photo d’elle sur Internet. Maintenant c’est l’inverse, elle prend la pose sur Google Images.
So what ?
Il y a du défi dans l’allure :
«J’ai choisi de ne pas changer, en aucune manière. J’ai toujours été habituée à sortir du lot.»
Née à Londres d’une mère nigériane et d’un père ghanéen, élevée dans le Massachusetts, Taiye Selasi vit à Rome.
Au Niger, Kweku meurt au seuil de sa maison. Le Ravissement des innocents est l'histoire en allers-retours de sa famille, de sa femme Folà, et de leurs enfants, l'aîné Olu, les jumeaux Taiwo et Kehinde, et Sadie, la petite dernière. En promo à Paris, l'auteur en parle en flashs et en couleurs.
Est-il vrai que l’idée du roman vous est venue sous la douche ?
J'espère que c'est vrai, parce que c'est ce que je répète à tout le monde ! En 2009, j'essayais de retravailler «The Sex Lives of African Girls», une nouvelle que j'avais publiée dans la revue Granta et que Toni Morrison avait beaucoup aimée mais qu'elle m'avait encouragée à rallonger. J'avais bénéficié d'une bourse, ça faisait déjà des mois, et rien ne venait… J'étais désespérée. Une amie m'avait invitée à un stage de yoga en Suisse pour trouver une solution. Et donc, me voilà sous la douche, pendant c