Je refuse est un titre singulier qui trouve son explication peu à peu. Un homme de 54 ans est face à un homme de 75 qui l'a beaucoup aidé dans sa vie et qui va mourir. «- Mais tu peux refuser, ai-je dit./ Il a de nouveau tourné la tête vers moi :/ - On ne peut pas refuser de mourir, mon ami./ - Bien sûr que tu le peux.» Mais non. Après l'enterrement : «Il avait refusé de toutes ses forces, mais cela n'avait pas suffi.» Plus loin dans le texte, le même personnage face à son père réapparu, à leurs secrets et leurs souvenirs. «Comme si c'était un bien que nous possédions en commun, lui et moi, quelque chose d'intime et de violent, un lien occulte et brûlant qui nous unissait. Un lien du sang./ C'est alors que je me suis levé. La paix, non, me suis-je dit. Un lien entre nous, certainement pas. Je refuse.»
Je refuse est - après Jusqu'en Sibérie et Dans le sillage (Circé) et Pas facile de voler des chevaux et Maudit soit le fleuve du temps (Gallimard) - le cinquième roman traduit en français de Per Petterson, né à Oslo en 1952. Deux amis d'enfance ont été séparés à 18 ans et se recroisent par hasard quelques décennies plus tard. Quel lien demeure entre eux, accepté ou refusé ? Le livre est constitué de petits chapitres qui portent le nom de leur narrateur et de la période où ils se déroulent, entre 1962 et 2006. Ils ressuscitent mille souvenirs, mille secrets, mille bizarreries. Un narrateur avec sa sœ