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chronique

Adalbert Stifter et la nature inhumaine

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 29 octobre 2014 à 18h16

La nature est au centre de l'œuvre d'Adalbert Stifter (1805-1868), les forêts, les montagnes et, naturellement, la nature humaine. Des montagnes, qui ont vu passer les Romains, les Germains, les Huns «et beaucoup d'autres encore», l'Autrichien écrit en clôture du Sceau des Anciens : «Elles verseront de la joie et une douce tristesse dans le cœur de bien d'autres, jusqu'à ce qu'ils aient disparu eux aussi, ainsi que, peut-être, cette belle et bienveillante terre qui nous semble aujourd'hui pourtant avoir des fondements si solides et être bâtie pour des éternités.» «La forêt de montagnes se fait l'image du cœur humain», écrit Nicolas Moutin en introduction du Sentier forestier et autres nouvelles, expliquant que si l'ensemble des nouvelles de Stifter est regroupé sous le titre Etudes, c'est que l'écrivain «fait suivre au lecteur un chemin à travers la vie intérieure» de ses héros «par la description […] de la nature et des objets qui l'environnent». Au demeurant, les trois nouvelles choisies pour ce recueil ont chacune quelque chose de particulier. Le Sentier forestier (déjà traduit dans le recueil les Grands Bois chez Gallimard) est plus humoristique que la moyenne des textes de l'auteur de l'Arrière-Saison et de l'Homme sans postérité. Le Sceau des Anciens (déjà traduit comme le Cachet chez Circé) est plus érotique. Le Sapin aux inscriptions (inédit e