Quand il était petit, il aimait que le vent
«secoue les volets»,
lui dise
«je suis là»
et ne le laisse pas seul avec le Silence. A côté de lui, sommeillait sa grand-mère, «Maman Marie», dans la «Maisonneuve» entourée de champs et de vignes, aux pièces
«immenses, pleines de vide». «Mes tantes, sœurs de ma mère, ne sont plus là - l’une est à Paris, l’autre a épousé mon père.»
Aujourd’hui, Marcel Conche a 92 ans. Il veut commencer une nouvelle vie, et revient s’installer seul dans la demeure de son enfance, pour se retrouver
«proche de la nature et de la terre».
Enfant, il gardait les vaches, arrachait les patates, récoltait les noix, vendangeait, ramassait «les sarments coupés afin d'en faire des fagots» qui serviraient pour le feu. «Cette simplicité de vie, alors vécue par nécessité, je veux la vivre par choix», dans un esprit «qui consonne avec celui d'Epicure» et, pour cela, pour trouver le bonheur, il faut savoir «ne pas être à la remorque du progrès, mais rester sur place en le laissant aller». On peut «se passer du four à micro-ondes», mais non, ajoute le vieux sage, du téléphone - car «il faut pouvoir composer le 15».
«Maîtresse». De Marcel Conche, professeur émérite à la Sorbonne, beaucoup disent qu'il est l'un des penseurs les plus originaux de notre époque, qui ne conçoit pas la philosophie comme une somme d'«exercices de pensée», mais comme un mode