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Un Goncourt Salvayre mais juste?

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«Pas pleurer», le destin tragique de deux familles pendant la guerre d’Espagne, a été primé mercredi.
Chez Drouant, à Paris mercredi 5 novembre 2014. Au centre, Lydie Salvayre, lauréate du Goncourt. (Photo Fred Kihn)
publié le 5 novembre 2014 à 19h06

Le prix Goncourt a été attribué hier au roman légèrement bilingue d'un écrivain français confirmé de 66 ans, Lydie Salvayre. Pas pleurer (Seuil) est un livre voué au souvenir de la guerre d'Espagne, qui fut celle de ses parents. Il est moyen, attachant, d'une fermeté didactique et sans humour. Il l'a emporté au 5e tour, par 5 voix contre 4 à Meursault Contre-Enquête (Actes Sud), de l'Algérien Kamel Daoud, souvent présenté comme favori et qui était en tout cas, dans un dernier carré sans éclat, celui de Libération. 2014 est une bonne année pour le Seuil, qui a également engrangé mardi le prix Médicis avec Terminus radieux, d'Antoine Volodine (Libération d'hier). L'éditeur n'avait pas obtenu le Goncourt depuis 1988, grâce à l'Exposition coloniale, d'Erik Orsenna. Il s'agissait aussi d'événements historiques, mais pas des mêmes.

Transmission. Pas pleurerrelate l'histoire - ou plutôt la mémoire - tragique de deux familles dans un village catalan, en 1936 et 1937, par le biais d'une femme, Montse. Fille de pauvres, elle va épouser Diego, enfant adoptif de notables bien décrits. Diego va devenir rouge, tendance Staline. Le frère de Montse, Josep, est anarchiste. Les deux jeunes hommes se haïssent depuis l'enfance : le roman montre comment la guerre fixe les senti