Junko Mizuno est un bonbon. Une confiserie de farces et attrapes, acidulée et colorée, mais avec un bout de viande à la place du cœur. Son credo: le manga kawaï glauque. Des dessins ultra pop, une ligne claire, des couleurs vives… et des nymphettes zombies à poils. Ses premiers bouquins, au début des années 2000, s'appelaient Cinderalla, Hansel et Gretel ou la Petite Sirène.
A chaque fois, la bleuette façon Disney virait au conte gore. Ainsi, la souillon Cendrillon s’amourachait du prince du cimetière local et retournait ciel et terre pour se faire passer pour morte. En lieu et place d’un soulier de vair, c’est un œil qu’elle laissait échapper de son orbite. Chez Mizuno, la sœur de la Petite Sirène, grande amatrice de chair ferme et bien décidée à faire payer aux hommes toutes leurs saloperies, finissait par clamser dans un bocal dont on a oublié de changer l’eau. Grimm et châtiments en quelque sorte…
Extrait de «Cinderalla», édité au Japon en 1995. (Dessin Junko Mizuno. Imho)
Comme son idole Hello Kitty, la Japonaise a depuis franchi le cap de la quarantaine rugissante, et sort, coup sur coup, deux nouveaux livres en France. Le premier, le tome 2 de Pilou l'apprenti gigolo, donne une suite au récit initiatique d'un organe reproducteur aux allures de mouton choupi (oui, au début, ça surprend), à qui il n'arrive que des horreurs. Le second, Ravina the Witch?, raconte la dérive macabre d'une ado sauvage qui hérit