Des queues interminables pour aller l'entendre, à Tokyo. Comme pour le concert des Rolling Stones. Des billets vendus jusqu'à 500 dollars. Selon China Newsweek, il est «la personnalité étrangère la plus influente», au Japon, en Corée, en Chine même. Mais ce n'est pas Bill Gates, ni Poutine, ni le pape François. Ce n'est pas non plus une rock-star. Il n'a pas d'aventure avec Lady Gaga ou Beyoncé. Il n'a gagné aucun Masterchef, n'est sorti vainqueur d'aucun reality show, n'a cassé les oreilles du monde avec aucun Oppa Gangnam Style, n'a pas triomphé au Super Bowl, n'a eu aucun oscar et ne joue pas au Real Madrid. Il est philosophe. Il s'appelle Michael J. Sandel. Il est né le 5 mars 1953 à Minneapolis. Son dernier livre, dont le succès mondial est comparable à celui du Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, vient, après tous les autres pays, d'être traduit en France : Ce que l'argent ne saurait acheter.
S'il ne supporte pas la promiscuité, à Santa Ana ou dans d'autres prisons californiennes, un détenu peut avoir une cellule toute à lui, propre et confortable. Ça lui coûte 82 dollars la nuit. Un automobiliste pressé, condamné à rouler sur les deux voies embouteillées parce que seul dans sa voiture, peut emprunter la voie de gauche, toujours dégagée et réservée aux véhicules transportant deux personnes ou plus. Ça lui coûte 2 dollars, à l'heure de pointe. Un patient inquiet, ou nosophobe, peut obtenir le