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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 12 novembre 2014 à 17h06

Pierre nous écrit : « Je viens d'emménager avec Elisa dans un grand appartement tout blanc, et la première chose qu'a faite mon nouvel amour a été de vendre sur Priceminister, à mon insu, mes dix-neuf vieux albums de Tintin au prétexte qu'ils encombraient les étagères. Dois-je rompre immédiatement ?» Cher Pierre, l'acte de votre compagne est assurément odieux mais une rupture ne serait probablement pas une réponse adaptée. Posez-vous d'abord les bonnes questions. Elisa a-t-elle tiré un bon prix de cette vente ? Le lot incluait-il une édition 1949 de Tintin au Congo ? Une édition 1939 de Tintin en Amérique ? Votre amie est-elle encore en France, ou s'est-elle envolée pour quelque paradis à cocotiers depuis lequel elle vous nargue, via Skype, en agitant devant la caméra de gros paquets de bolivars vénézuéliens ? Si c'est le cas, considérez qu'il y a rupture de fait et cessez donc de vous tourmenter. Sinon Elisa est probablement descendue acheter une plaquette de beurre demi-sel.

Il y a tant de choses plus nourrissantes que la bande dessinée, fût-elle de collection. Votre amie, très lectrice me confiez-vous, a peut-être glissé dans les rayonnages de votre nouvel appartement quelques-uns des romans de la rentrée. L’averse littéraire de l’automne nous a apporté quantité de jolies œuvres sur les atrocités du nazisme, les horreurs du stalinisme, les violences de la guerre d’Espagne. Voilà une belle et bonne terre sur laquelle faire pousser de nouveaux rêves.

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