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«Magic Pen», la vie sans peine

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Dylan Horrocks sort un roman graphique multipliant les pastiches et les mises en abyme.
Sam Zabel, bédéiste anhédonique. (Photo Sylan Horrocks Casterman)
publié le 14 novembre 2014 à 18h36

Sam Zabel, bédéiste de son état, souffre d'anhédonie. Ce n'est pas la sœur de Sidonie, mais une sorte de mélancolie glacée (de «an-» privation et «hêdonê», plaisir) qui lui fait trouver tout nul. «Les films ? Tous pareils. Manger ? Ça n'a plus de goût. La musique ? Insipide.» Et il a lu tous les livres, hélas. Pour gagner sa croûte, il en écrit lui-même, qui l'ennuient terriblement aussi, sous le titre de Lady Night, une franchise créée en 1952 par un certain Lou Goldman. Mais, jadis (ou naguère, ce n'est pas très clair), il a aussi été l'auteur d'un comics nettement moins industriel, Pickle, dont le spectre gigote à l'horizon de sa carrière tel un mirage dans le désert.

Jusque-là, Magic Pen ressemble à n'importe quel roman graphique américain du Nord, racontant la vie d'un auteur de romans graphiques américains (du Nord), tendance Joe Matt, Craig Thomson ou Chester Brown, à ceci près que Dylan Horrocks est néo-zélandais. Mais si les livres sont la plaie du héros, c'en sont aussi le pansement, car Horrocks a construit son ouvrage selon le célèbre paradigme de la Vache qui rit (la BD dans la BD, le film dans le film, etc.) : il ne faut pas attendre plus de 50 pages pour que Sam, à la faveur d'un éternuement, tombe dans le Roi de Mars, un comics recommandé par une fan féministe qui l'a interviewé.

Dans cette BD futuriste et exotique, il découvre un gynécée nu et géant qui décide de le prendre pour roi mais ce ballot recule au moment o