Qui pourrait sérieusement soutenir que la taille importe peu ?
Small is
not
beautiful.
Mais
big
non plus. C’est la taille moyenne, ni trop petite ni trop grosse, qui serait la bonne. Avec ses 33 barres de 11 étages et ses 2 870 appartements, la cité est invivable. Avec ses quelques maisons et sa place déserte, le village est un cimetière. Vive la ville moyenne. La témérité, c’est trop. La lâcheté, pas assez. Le courage est la juste mesure. Quel est le souverain bien, le plaisir ou la sagesse ? Aucun des deux, répond Platon dans le
Philèbe
: le premier bien est la
mesure
(metron), ce qui est
mesuré
(to metrion) et
opportun
(to kairion), puis viennent le proportionné (to summetrion), le beau, l’accompli, le suffisant, l’adéquat, et, seulement après, l’intelligence (noûs) et la sage prudence (phronesis). Qu’on s’essaie à parler d’architecture ou de politique, de morale ou d’urbanisme, d’économie ou de pédagogie, de technique, de médecine ou d’écologie, en prenant pour para
mètre,
c’est le cas de le dire, les notions de petitesse et de grandeur : les résultats sont étonnants ! C’est ce que fait Olivier Rey, mathématicien et philosophe, dans
Une question de taille.
Drapeaux. L'ouvrage est en réalité une explication, une illustration, une intelligente «utilisation» de la pensée d'Ivan Illich (1926-2002). Le penseur autrichien naturalisé américain - prêtre catholique jusqu'en 196