Là où Pauline Martin passe, la niaiserie trépasse. Elle est illustratrice, mais les deux scénaristes avec qui elle s'est rassemblée se ressemblent. Une sorte d'esprit Bartleby, ce héros de Melville, champion de l'inertie, qui «préférerait ne pas». Il y a au minimum une contrariété dans ces deux albums. Celui pour les plus petits, Ma Vie en pyjama, a pour personnage un garçonnet (mais à un adjectif masculin près, tous les déterminismes de genre sont brouillés, si bien que cela pourrait être une fille) qui ne veut plus aller à l'école, ni à table ni au lit. «Au début maman n'était pas pour.» Papa non plus. Puis, comme ils voient que c'est pratique de laisser leur «boubou» à la maison, ils finissent par céder sur chaque point. D'autant que l'enfant reste toujours très poli, scotchant sur la porte de sa chambre de petits décrets explicatifs : «Chers parents, si ça ne vous dérange pas trop, j'ai décidé que je passerai le reste de ma vie en pyjama à la maison sans manger de vieux poissons ni de choses vertes. Des chips et des bonbons suffiront. Merci de votre compréhension.»
Dans la version (l'aversion ?) pour les plus vieux, le Voyage d'un hamster extraordinaire, ça se corse. Il faut préciser que l'album est une sorte de petite BD. Et ce hamster une grosse salope. A la première page, ses amis le lapin, le hérisson, la taupe, etc. l'invitent à discuter. Et à goûter. «Moui, alors, uniquement pour goûter.» Puis finalement