«Il est question du froid, de la fatigue, de la faim et de l'impossibilité pour des hommes, quelles que soient leur nationalité, leurs origines, leur culture, de se conduire convenablement en pareil cas, puisqu'il est question de la guerre !» C'est ainsi que, dans un texte à la fin de l'album, Jacques Tardi définit plus ou moins le deuxième tome de Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B, sous-titré «Mon retour en France». Comme dans le premier volume, Tardi, né en 1946, suit le récit des carnets de guerre de son père qu'il l'avait lui-même incité à écrire. Comme dans le premier volume, il apparaît parfois dans l'image, posant des questions à son père, réclamant des précisions (tandis que son père s'obstine à l'empêcher de confondre un tank et un char, un pistolet et un revolver). «Pinailleur invétéré», l'auteur est allé voir sur place, muni des fameux carnets et de leurs indications topographiques. Il y a constaté certaines erreurs provoquant certaines invraisemblances et, tout en comprenant que son père ait pu les commettre, il n'a eu de cesse, avec l'aide d'amis, de parvenir à les corriger - Zietlitz n'est pas Zieleist et tel canal n'est pas ici mais là. Fidèle à sa méthode, Tardi a fait du Tardi, et du meilleur.
«Il est question d'un viol, de cinq pendaisons et de tirs au canon de 75 sur une colonne de P. G. allemands» (les P. G. sont les prisonniers de guerre), écrit Tardi en tête de son texte de fin de volume. Comme toujo