Nous sommes en 2155. Une partie de l’humanité a quitté la Terre depuis longtemps. Il y a un siècle, les Pionniers ont construit des Vaisseaux et préparé dans le secret absolu le «grand départ», la situation sur notre bonne vieille planète se dégradant trop. Depuis, on ne sait rien, ou presque. Les humains qui seraient restés auraient plongé dans la plus infâme barbarie. Mais Kârinh, jeune femme rêveuse, ne souhaite qu’une seule chose : pouvoir revenir et surtout pouvoir visiter Paris, la ville de ses rêves. Chanceuse, elle est désignée par ses supérieurs pour une mission d’observation.
Dans Revoir Paris, publiée chez Casterman, François Schuiten, au dessin, et Benoît Peeters, au scénario, tentent, par la science-fiction, de repenser la capitale française, ville-monde de leurs fantasmes. La bande dessinée, qui sera en deux tomes, s'accompagne d'une exposition du même nom à la Cité de l'architecture, à Paris. Comme Kârinh, les auteurs des Cités obscures sont des utopiomanes, des shootés à l'utopie. S'ils mènent chacun de leur côté des projets personnels, ces amis d'enfance aiment réinventer des villes lorsqu'ils se retrouvent. Rêver sur Paris était pour ce couple de travail franco-belge une évidence. «Quand on a beaucoup parlé de Bruxelles, on y vivait tous les deux, raconte Benoît Peeters. Et la ville que connaît le mieux François sinon, c'est Paris. J'y vis, il y a nos éditeurs, on y a développé de nombreux projets, le choix était naturel. Cette