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Libération
critique

Madrid ne se rend pas

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La résistance antifranquiste du général Miaja racontée par Chaves Nogales
Manuel Chaves Nogales. (Photo DR)
publié le 3 décembre 2014 à 17h16

«Ce livre brûle les doigts ; il provoque dans une même mesure l'admiration et l'effroi», écrit Antonio Muñoz Molina, dans la préface de ce recueil d'articles de Manuel Chaves Nogales. Le personnage central : un homme plus très jeune, plus très mince, un officier en fin de carrière. C'est pourtant lui, le général José Miaja qui, pendant presque deux ans, réussira contre toute attente à défendre Madrid contre les attaques des troupes franquistes. En 17 textes brefs et haletants, Manuel Chaves Nogales nous peint le portrait du général en héros modeste et bienveillant, mais aussi en protagoniste d'une guerre civile atroce. Le journaliste républicain a écrit ces textes à Paris en 1938, ils ont été publiés en Grande-Bretagne et au Mexique, oubliés, puis retrouvés en 2010. L'auteur est mort en exil à Londres en 1944.

Amas. Le récit commence en novembre 1936 : les rebelles nationalistes sont aux portes de Madrid, le gouvernement républicain de Largo Caballero se réfugie à Valence. Miaja reste seul, chargé de défendre la capitale. C'est le début d'une course contre la montre pour construire l'appareil défensif de Madrid. Il fait venir les chefs des colonnes, vieux officiers fidèles à la République et jeunes guérilleros inexpérimentés, recense les soldats potentiels - le prolétariat organisé par l'UGT (marxiste) et la CNT (anarcho-syndicaliste) -, exige des «hommes qui sachent mourir». Il fait ériger des fortifications et compter