Depuis Karl Blossfeldt (1865-1932) et sa végétation ondoyante parue en Allemagne en 1928, on sait que la photographie dialogue avec la botanique, c'est une donnée historique qui ne souffre aucune contestation. Dans ce sillage d'air frais si bénéfique au moral, qui vit l'Américain Lee Friedlander parler avec des tiges persuadé qu'elles étaient ses jambes ( Stems ), voici deux livres divins, l'un signé Yuriko Tagaki (Japon), l'autre Erik Kessels (Pays-Bas), tous deux réunis par ce béguin du périssable, moins nuisible pour les diabétiques que les bonbons offerts par Jacques Brel.
Malice. Varions les règles courtoises, une fois n'est pas coutume, et prenons d'abord Erik Kessels, bien connu des photophiles arlésiens, haute silhouette, teint sportif, sourire étonné. Sa collection, vraie mine d'or, contient des milliers de clichés anonymes, plus ou moins étranges, très touchants, parfois sans intérêt. Kessels a l'art d'assembler l'impossible, c'est sa manie, il est un guerrier du XXIe siècle, armé d'une malice proche de la philosophie géniale de Roger Price (1). Après Album Beauty , Kessels propose Mother Nature , format et couverture à l'identique, tendance baba cool. En 98 photographies, il dévoile une série de «females flourishing/femmes florissantes»posant devant